Architecture durable : projets innovants
L’industrie du bâtiment est de loin le plus grand contributeur à la pollution sur notre planète et représente près de la moitié de l’énergie utilisée dans le monde. C’est pour cette raison que la communauté des architectes doit se concentrer sur les stratégies visant à réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments et dans leur construction.
En effet, en tant que créateurs d’espaces, nous sommes les gardiens du temple qu’est la planète Terre. Nous en sommes conscients à Arpio Architects et des solutions plus écologiques sont activement recherchées et légiférées pour faire partie d’une architecture durable. Avant de vous en parler, faisons le tour du monde de projets eco-friendly innovants qui ont réussi à impacter la sphère architecturale et qui nous inspire profondément.
Timber Tower – Toronto
Ce projet révolutionnaire part du constat que les métropoles sont truffées de tours d’acier, de béton et de verre. Tout logiquement, si vous vous promenez en ville et que vous voyez soudain une tour faite de bois et de plantes, cela créera un contraste intéressant.
Une vie de qualité signifie vivre dans un environnement sain. Cela signifie également vivre dans une ville saine.
Le bois connaît depuis cinq ans une nouvelle vie dans les bâtiments plus hauts grâce aux produits en bois massif. En effet, la construction en bois d’ingénierie est considérée comme le “Next Big Thing” de la construction au XXIe siècle. Dans un premier temps, le processus de création de produits structurels en bois d’ingénierie consomme beaucoup moins d’énergie que l’acier, le ciment ou le béton et produit moins de gaz à effet de serre pendant la fabrication. En outre, le bois stocke du carbone en lui-même (environ une tonne par mètre cube), ce qui lui confère, par rapport à d’autres matériaux de construction, une empreinte environnementale globale plus légère. Ainsi, la structure de la Tree Tower est principalement constituée de panneaux de bois massif, avec un mélange de CLT, de béton et d’acier là où c’est nécessaire, et constitue un témoignage de l’utilisation de produits en bois d’ingénierie dans les structures verticales.
Aussi, le Canada est connu pour être un précurseur en matière de construction modulaire et préfabriquée, efficace d’une part et visuellement intéressante d’autre part. Un excellent exemple de ce processus est le fameux Habitat 67 de Moshe Safdie. Inspirée de ce dernier, la « Tree Tower » utilise un processus de construction modulaire, où des panneaux CLT préfabriqués et prédécoupés sont assemblés en modules hors site dans une installation intérieure. Une fois que le travail sur le site, avec les fondations, le rez-de-chaussée et le noyau de base, est terminé, tous les modules, y compris les équipements et les finitions, sont livrés sur le site et mis en place avec une grue. Pendant le processus d’empilage des modules, les panneaux de façade en bois sont installés et scellés. En optant pour une construction entièrement modulaire et préfabriquée, le processus est plus rapide, moins bruyant, réduit les déchets et permet un haut degré de contrôle de la qualité car la plupart des parties du bâtiment sont assemblées dans un environnement intérieur contrôlé.
Avec ses 18 étages qui s’élèvent à 62 m de haut, ses 4500 m² de zones résidentielles et 550 m² de zones publiques avec café, garderie, etc.. la Tree Tower de Toronto symbolise un système écologique pour les gratte-ciel en bois du monde entier. L’aspect chaleureux et naturel de ce matériau et les plantes qui poussent sur sa façade donnent vie au bâtiment, qui doit être considéré comme un catalyseur pour les futurs immeubles résidentiels qui sont « plus efficaces à construire » et « plus écologiques pour notre environnement » que les méthodes de construction courantes.
BBVA Tower – Mexico
Depuis son inauguration en 2016, la BBVA Tower est progressivement devenue une icône de Mexico et une référence pour les habitants de la capitale. Ce n’est pas seulement une propriété moderne, écologique et intelligente, mais aussi un lieu qui commémore, célèbre et attire l’attention sur des thèmes mondiaux de grande pertinence avec un système d’éclairage innovant et accrocheur. Pour cette raison, Edificios de México l’a reconnu comme “Bâtiment de l’année 2019”.
Au-delà de son design avant-gardiste, les caractéristiques de la tour BBVA qui la rendent digne de reconnaissance sont légion. Tout d’abord, les fondations profondes de 50 mètres, les six méga-colonnes qui répartissent le poids de la tour, les macro-cadres en forme de V inversé qui absorbent l’énergie en cas de séisme et protègent l’ensemble de la structure, sont quelques-unes des caractéristiques antisismiques qui font de la tour BBVA l’une des plus sûres du Mexique et d’Amérique latine.
De surcroît, ce bâtiment se veut respectueux de l’environnement dans sa conception et son exploitation, raison pour laquelle la certification LEED a toujours été envisagée, ce qui se traduit par une économie et un recyclage de la consommation d’eau et une réduction de la consommation d’énergie, en plus de chercher à améliorer les aspects finaux de la qualité de vie et du confort des utilisateurs du bâtiment. À partir du second semestre 2018, la BBVA Tower a intégré au bâtiment un système d’éclairage conforme aux normes d’éco-efficacité et à la stratégie du groupe BBVA visant à réduire la consommation d’énergie, car il est alimenté par l’énergie éolienne, ne générant aucune consommation supplémentaire.
Le 1000 tree complex – Shangai
Parfois, les architectes peuvent vraiment laisser vagabonder leur imagination et réaliser leurs rêves. Thomas Heatherwick est l’un des rares chanceux qui parvient à construire sa vision ambitieuse avec le 1000 Tree Complex à Shanghai, un autre exemple d’architecture durable. Conçu par le studio Heatherwick pour le promoteur Tian An China, 1000 Trees est conçu non seulement comme un bâtiment mais aussi comme un élément de topographie et prend la forme de deux montagnes couvertes d’arbres, peuplées de centaines de colonnes. Plutôt que de cacher les colonnes qui fournissent un support structurel, les colonnes émergent au sommet du bâtiment comme de grandes jardinières, chacune contenant une poignée d’arbres.
Comme son nom l’indique, 1 000 Tree Complex se distingue par les centaines de plantes qui émergent de sa surface échelonnée et pixellisée. Les arbres sont logés dans des pots géants qui reposent au sommet de colonnes structurelles en béton placées en travers de la montagne.
L’immense projet couvrira non seulement plus de 300 000 mètres carrés, mais dépassera également la simple notion de n’être qu’un autre bloc de gratte-ciel de la métropole chinoise. Ainsi, c’est un quartier complet avec des écoles, des jardins d’enfants, des centres commerciaux, des bureaux et des appartements, réunis dans la communauté de Heatherwick, inspirée de la nature, aux allures de colline, couverte d’une végétation luxuriante abondante. Chaque pilier est couronné par un arbre, entouré de plus de 400 terrasses plantées.
California Academy of Science – San Francisco
Suite à la destruction généralisée des bâtiments de l’Académie par un tremblement de terre de en 1989, une consultation a eu lieu pour une nouvelle California Academy of Science. Concevoir une grande institution culturelle et scientifique à San Francisco, ville à forte vocation collective pour l’environnement, c’était aussi trouver un langage qui exprimerait immédiatement cette vision partagée du présent.
Aujourd’hui, l’Académie se dresse sur le site du Golden Gate Park de son prédécesseur et récupère deux bâtiments existants ainsi qu’une nouvelle structure. L’ensemble du complexe de 37 000 mètres carrés est comme une partie du parc qui a été coupée et surélevée à 10 m au-dessus du sol. Ce « toit vivant » est recouvert de 1 700 000 plantes indigènes sélectionnées et plantées dans des conteneurs en fibre de coco biodégradables spécialement conçus. Le toit est plat autour de son périmètre et, comme un paysage naturel, devient de plus en plus ondulé en s’éloignant du bord pour former une série de dômes de différentes tailles qui s’élèvent du plan du toit et qui permettent une aération constante du bâtiment.
En termes de durabilité, le bâtiment adopte un chauffage par le sol, ce qui réduit l’énergie de 5 à 10%, et des systèmes de récupération de chaleur qui captent et utilisent la chaleur générée par les équipements CVC, réduisant ainsi la consommation d’énergie de chauffage. Aussi, l’humidité du sol, combinée au phénomène d’inertie thermique, refroidit considérablement l’intérieur, évitant ainsi le besoin de climatisation dans les espaces publics du rez-de-chaussée et les bureaux de recherche le long de la façade. Ajoutons à cela le vitrage réduisant les niveaux d’absorption de chaleur, les systèmes d’humidification par osmose inverse ainsi que l’utilisation de verre et de puits de lumière pour l’éclairage naturel et la ventilation.
Vous l’avez compris, la durabilité était décidemment un aspect clé de la conception. En effet, l’un des dix projets de construction écologique du département de l’environnement de San Francisco vise à obtenir la certification LEED platine. D’ailleurs, le bâtiment consomme entre 30% et 35% moins d’énergie que ce qu’établit les normes.
À travers les espaces évocateurs, le grand toit vert qui respire et la coexistence réussie d’activités de diffusion et de recherche élevées, le nouveau siège de la California Academy of Sciences a voulu, en utilisant l’architecture, transmettre sa passion pour la connaissance de la nature et le fait que la terre est fragile.